Marine Nallet Barrabes, croqueuse d’objets

Enfant, Marine Nallet Barrabes passait son temps à dessiner, mais, après le décès de sa mère, alors qu’elle n’avait que 16 ans, envahie par le chagrin, elle abandonne papier et crayons. C’est seulement à 35 ans qu’elle renoue avec ses carnets et sa passion, prête à croquer à nouveau le monde qui l’entoure et, surtout, les objets qu’elle chine – des « choses folles » qu’elle collecte puis installe « en vrac » dans sa maison-atelier.
Elle sélectionne les articles pour leur graphisme, leur couleur et les émotions qu’ils lui procurent : boîtes en tous genres, jeux, cartes de tarot ­divinatoire, outils et livres par centaines. « Mes dessins commençaient à s’accumuler et je leur cherchais une autre destination. C’est alors que j’ai eu l’idée de les reproduire sur des chemises, mais à condition qu’elles soient chinées, afin de ne pas contribuer à la surproduction », explique la créatrice, diplômée du Studio Berçot, puis de l’Institut français de la mode, en 2003.
Après avoir travaillé pendant vingt ans chez Hermès, développant des collections d’accessoires textiles sous la direction de Bali Barret, puis des objets sur mesure au sein du service des commandes spéciales du sellier, la designer lance, en 2019, son label personnel, baptisé En vrac.
Crayons, feutres, rayures ou écussons s’impriment en grand sur des chemises chinées griffées Charvet, Alain Figaret, Lanvin, Dior, Sulka, Hilditch & Key, Brooks, sélectionnées pour la qualité de leur tissu et de leur coupe.
La créatrice enrichit également des sweat-shirts américains des années 1970 à 1990, « parce que, après cette époque, la fabrication n’est plus made in USA ». Ses « vêtements-objets », comme elle les appelle, sont tous sérigraphiés à la main, pièce par pièce, par des artisans français.
En vrac, pop-up store du 7 au 16 juin chez Mkrs, 6, rue Thorel, Paris 2e. envracparis.com
Sophie Abriat
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